
En tant qu'artistes parisiens qui, de plus étions invités, très expressément à participer à ce concours par les responsables politiques de Styrie et du Jury, invités à ne pas refuser notre participation malgré le délicat problème de faire de l'art sur un site militaire - sans parler de cette macabre raison 40/45 -, nous sommes révoltés par la légèreté avec laquelle aujourd'hui, les autorités militaires, dérogent aux règles qu'elles ont elles-mêmes mises en place lors ce concours. Nous avons accepté ces règles malgré un apport financier au projet tellement modeste, que notre propre engagement devrait déjà nous sembler être une erreur. Ce n'est pas un secret que le lobby militaire, la section des anciens combattants, sont farouchement opposés à ce projet comme à tout autre qui tente d'accréditer une forme de résistance autrichienne pendant la Seconde Guerre Mondiale. La question est de savoir si cette position sert positivement les militaires, l'armée et la démocratie en Autriche. Notre travail est surtout destiné aux 10 000 adolescents qui tous les ans vont être entraînés sur ce champ de tir. Ceci faisait partie du cahier des charges de l'armée. Nous avons eu la posibilité de parler avec des officiers de l'armée de Styrie qui n'étaient pas du tout choqués par Les Oies Du Felieferhof mais qui tout au contraire, trouvaient qu'il était grand temps d'engager sur ce sujet une discussion au sein de l'armée. Nous regrettons d'avoir poussé une fois de plus les militaires dans cette attitude de lâcheté que nous eussions tellement aimé qu'ils dépassassent une fois pour toute ! Nous espérons que ce n'est qu'une rechute... Esther et Jochen Gerz Paris
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