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Hallucinations Esquirol célèbre psychiatre du XIXème siècle donnait à l'hallucination la définition suivante : "Un homme qui a la conviction intime d'une sensation actuellement perçue, alors que nul objet extérieur propre à exciter cette sensation n'est à la portée de ses sens, est dans un état d'hallucination." On distingue selon le mode sensorielle envisagé des hallucinations visuelles, olfactives, auditives et cenesthésiques (tactiles).Les hallucinations visuelles sont dites élémentaires (faites de formes, de couleurs sans signification particulière) ou complexes (représentant des visions élaborées à type de personnes, d'animaux, d'objets, de scènes complexes etc...). |
Le cas de Charles Lullin Charles Bonnet décrivant son grand-père s'exprime ainsi : "Je connais un homme respectable, plein de santé, de candeur, de jugement et de mémoire, qui en pleine veille, et indépendamment de toute impression du dehors, aperçoit de temps en temps devant lui des figures d'hommes, de femmes, d'oiseaux, de voitures et de batiments. Il voit ces figures se donner différents mouvements, s'approcher, s'éloigner, fuir, diminuer et augmenter de grandeur, paraître, disparaître, reparaître : il voit les bâtiments s'élever sous ses yeux et lui offrir toutes les parties qui entrent dans leur construction extérieure. Les tapisseries de ces appartements, lui paraissent se changer tout à coup en tapisseries d'un autre goût et plus riche, d'autrefois il voit les tapisseries se couvrir de tableaux qui représentent différents paysages. Un autre jour au lieu de tapisseries et d'ameublements, ce ne sont que des murs nus et qui ne lui présentent qu'un assemblage de matériaux bruts.(...) Tout cela paraît avoir son siège dans la partie du cerveau qui répond à l'organe de la vue. La personne dont je parle a subi en différent temps et dans un âge très avancé, l'opération de la cataracte aux deux yeux.(..) Mais ce qu'il est très important de remarquer : c'est que ce vieillard ne prend point, comme les visionnaires, ses visions pour des réalités : il sait juger sainement de toutes ces apparitions et redresser toujours les premiers jugements." | |
Hallucinations hypnagogiques Hallucinations essentiellement visuelles (plus rarement auditives) qui apparaissent au moment de l'endormissement même chez le sujet sain qui aperçoit des personnes ou des animaux dans sa chambre. Ces hallucinations peuvent aussi survenir le matin au réveil et elles sont dites alors hypnopompiques. Ces hallucinations avec les épisodes de paralysie du sommeil rentrent dans les critères accessoires de la définition de la narcolepsie. | |
Spectacle splendide (extraits du journal du patient de Flournoy) "Hier soir dans la prairie, que de petits équipages microscopiques défilaient au galop vers la droite, dans les airs! C'est à la fin du jour que ces petits chevaux richement caparaçonnés, éclairés d'une lumière électrique, faisaient un défilé charmant, et cela avec un ordre et un silence parfait. Tout était pour les yeux. Je ne sais si dans ce monde inconnu il y a une musique quelconque. En tout cas entre les humains il y a harmonie parfaite, entre eux et les animaux aussi, qui embellissent ce monde-là." "Au crépuscule, j'ai vu de nombreuses petites dames minuscules revêtues d'or; leur costume était formé de fils d'or descendant en lignes droites jusqu'au bas de la robe; cet or brillait. Quelques-unes de ces dames avaient des robes à traîne, toujours de fils d'or non tressés, ce qui produisait un bel effet, car on aurait dit une pluie d'or ruisselant sur leurs corps; la tête était aussi ornée d'une coiffure composée de fils d'or en forme de diadème." | |
Mini-mental-status-test Ce test permet en 15 minutes d'évaluer l'orientation temporelle et spatiale, la mémoire de fixation et de travail, les performances cognitives (langage oral avec dénomination d'objejs, lecture, écriture, calcul, praxies constructives). Il constitue un très bon test de dépistage de démence notamment de la maladie d'Alzheimer. Le score maximal est de 30. Il est considéré comme normal lorsque supérieur à 25, un score de 10 à 20 signifie démence modérée et inférieur à 10, démence sévère. | |
Hallucinose On doit à Lhermitte en 1931 la distinction entre "les hallucinations identifiées, reconnues comme telles par le sujet qui en fait la juste critique dénommées hallucinoses et les hallucinations dites inconscientes, c'est-à-dire que le sujet ne critique pas et qui lui semblent aussi réelles, et même parfois plus réelles que la réalité". Les hallucinoses peuvent témoigner d'une lésion du tronc cérébral (hallucinose pédonculaire) ou d'une cause toxique mais à aucun moment Lhermitte n'y ajoute une ophtalmopathie isolée. | |
Confusion mentale état mental transitoire, aigu, d'apparition brutale, associant une désorientation temporo-spatiale, des troubles de la vigilance, une perplexité anxieuse et parfois un délire onirique. Les causes les plus souvent retrouvées sont les toxiques (le sevrage alcoolique et le délirium tremens en est une parfaite illustration) et les troubles métaboliques (hyponatrémie, hypoglycémie etc.). | |
Epilepsie temporale L'épilepsie est une maladie caractérisée par la répétition de crises. La crise est définie par une décharge synchrone d'une population neuronale visualisée à l'électro-encéphalogramme On classe l'épilepsie selon l'étiologie en trois catégories : idiopatique (aucune cause n'est retouvée et il existe parfois une composante héréditaire avec des cas d'épilepsie dans la famille), symptômatique (en rapport avec une lésion focale du cortex cérébral) et cryptogénique (probablement lésionnelle bien que la lésion n'ait pas été décelée). Les crises d'épilepsie peuvent être généralisées (décharge synchrone de tous les neurones) ou partielles (décharge localisée très souvent liée à une lésion focale). Lors des crises généralisées il existe une perte de connaissance de quelques minutes. On divise ces crises en "grand mal" et "petit mal". Les crises partielles peuvent être simples (sans perte de contact, le sujet constatant les mouvements de son hémicorps droit, par exemple) ou complexes (perte de contact associée à des activités automatiques). L'épilepsie temporale est constituée en grande partie de crises partielles qui peuvent se traduire par des hallucinations visuelles, auditives, olfactives et cenesthésiques (tactiles). Le sujet a parfois l'impression de "déja vu", "déja vécu", une sensation d'étrangeté accompagne souvent les crises. Les hallucinations visuelles d'origine temporale sont le plus souvent complexes tandis que les crises épileptiques mettant en jeu le cortex occipital (dites à paroxysmes occipitaux) se traduisent par des hallucinations visuelles élémentaires. |